Au Centre d’accueil Champlain de soins de longue durée à Ottawa, est décédé le dimanche 5 avril 2020, à l’âge de 87 ans, monsieur Alvarez Gaulin, époux de feu madame Huguette Fontaine et fils de feu monsieur Henri Gaulin et de feu madame Marie-Blanche Picard. Il laisse dans le deuil ses enfants: Marielle, Denis (Suzie), Carole, Sylvie (Crispen), Jacques (Debbie) et Aline (Daniel); ses petits-enfants: Patrick, Jérôme, Élaine, Catherine, Antoine, Corey, Scott, Jasmin et Sarah; ses arrières-petits-enfants: Arthur, Béatrice, Charles et Léa; ses frères et soeurs, ses beaux-frères et ses belles-soeurs, ses neveux et nièces, ainsi que nombreux parents et amis. Étant donné les circonstances actuelles reliées à la Covid-19, seule la famille immédiate aura droit aux funérailles. Si vous désirez faire un don, songez à contribuer à la banque alimentaire de votre région.
Je n’ai pas eu la chance de connaître Mr Alvarez longtemps. Ce n’est qu’en août 2014 que je l’ai rencontré pour la première fois à la paroisse du Sacré-Cœur de Bourget où il vivait et servait aux célébrations eucharistiques. Je considère que ceux qui l’ont côtoyé plus longtemps sont très chanceux d’avoir rencontré une si belle âme. À ma nouvelle obédience à Saint-Joseph d’Orléans en août 2017, je l’y ai retrouvé à nouveau parce qu’il avait déménagé dans une résidence en face de l’église. Il y venait parfois plusieurs fois par jour faire ses prières ou pour participer à la sainte messe.
J’ai découvert en lui un homme qui avait une très grande profondeur dans sa vie, un chrétien entier qui vivait sa foi incarnée dans les actes du quotidien. Il était d’une grande générosité et n’hésitait jamais à m’offrir, quand il était encore à Bourget, à partager sa table ou une pizza ensemble ou à me donner une part des légumes (concombres et tomates) de son jardin. Je savais qu’il aidait à payer la scolarité de certains enfants d’un pays africain. C’était un homme au grand cœur dans la main.
Alvarez était un chrétien très marial qui portait son chapelet avec lui et aimait toujours prier avec Marie. Il se confiait toujours en cette maman du ciel. Dans ses dernières années, il avait de la céphalée chronique et malgré tout, il croyait que le Seigneur dans sa bonté pouvait l’aider à supporter ces souffrances. Jamais il ne se plaignait de son sort et disait toujours que le Seigneur avait enduré plus pour lui sur la croix. Il avait en lui un grand amour, quelqu’un plus fort que la mort et avec qui il vivait, et c’était Jésus-Christ.
À la paroisse Saint-Joseph où il n’a pas vécu longtemps, il a su faire des amis avec qui il priait le rosaire. Ils comptaient beaucoup sur lui parce qu’il était fidèle. Et quand le beau temps n’était pas au rendez-vous, le curé, Mgr Dionne l’interdisait formellement et personnellement de venir à l’église parce que c’était trop dangereux pour lui de traverser la rue. Alvarez aimait les gens, il était aussi aimé de ceux qui l’ont connu car il était un homme bon.
Quelqu’un écrit : « On ne perd jamais les personnes qu’on aime car elles sont toujours dans notre cœur. Vous pouvez perdre leur présence, leur voix et leur parfum. Mais ce que vous avez appris d’elles, ce qu’elles vous ont laissé, cela ne sera jamais perdu ». Gardons-le toujours vivant dans nos cœurs.
Alvarez nous a quitté et nous ne pouvons plus le toucher ou le voir avec nos yeux de chair, mais nous devons être fiers et même honorés de l’avoir eu comme membre de notre famille ou encore de l’avoir connu. Il ne reste de lui que ce qu’il a semé en nous, c’est-à-dire ses bons exemples, son témoignage de vie. Pour sa grande générosité envers les autres, son dévouement pour l’église, son amour pour Dieu, la sainte Eucharistie et la sainte Vierge Marie, je pense fermement qu’Alvarez partage la table des bienheureux du Royaume de Dieu et la lumière et la paix éternelles du Christ ressuscité.
**Dernière prière!
** Petit cri du coeur de Carole!
**Aperçu des membres de la famille
** Élaine joue de la flûte entre les 23 et 26ièmes minutes!
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Bonjour, mon nom est Robert Robinson et je suis associé aux Soeurs de la Charité d’Ottawa depuis 2003 et j’ai connu Alvarez et son épouse Huguette depuis ce temps.
Que pourrais-je vous dire de ce couple : un couple en amour, du grand amour et c’était apparent par leur comportement. Deux personnes très proches de Dieu, des grands priants.
Celui que j’ai le mieux connu est Alvarez. C’était un homme très discret et serein. Il était très fidèle aux réunions de nos associés et privilégiait nos moments de prières en groupe et à la chapelle.
Plusieurs fois lorsque j’allais à l’hôpital Montfort soit pour moi-même ou pour une personne de ma famille, je le voyais en avant du Tim Horton près de l’entrée de l’hôpital, assis sur un fauteuil bien absorbé dans son livre de prières. Un peu de dialogue pendant qu’il attendait une personne qu’il avait conduit pour un rendez-vous et il priait pour cette personne et ceux et celles qui lui avaient demandé des prières.
Un autre moment, lors de nos réunions d’associés, je l’ai questionné sur son travail. Il a travaillé dans les mines, et, sans trop d’instruction formelle, il était très intelligent et « patenteux ». Il a même patenté une façon de faire monter les minerais du bas de la mine en haut près de la surface avec de la pression d’eau, un système qu’il a patenté. Presqu’incroyable. La direction de la mine est venue voir de leurs propres yeux le phénomène inventé par Alvarez. Ils ont même invité Alvarez en Allemagne pour leur expliquer sa méthode.
Il était très sensible aux besoins de son milieu et était généreux de son temps et de ses avoirs, (J’inclus son épouse Huguette dans tout ceci) pour les besoins de nourriture, de linge, de soutien des plus démunis, processus qui a pris un envol vertigineux de la source d’Alvarez.
J’ai entendu ses exploits pour une piscine chez lui. Étant d’un certain âge j’ai déjà oublié des détails, mais ses filles pourraient vous en dire plus long sur le sujet.
Pour moi, Alvarez, on peut le prier, lui et son épouse. Je suis certain qu’ils nous surveillent d’en haut.
Humblement,
Robert Robinson, associé au Soeurs de la Charité d’Ottawa
Un de mes héros, mon grand-père Alvarez Gaulin, est décédé cette fin de semaine.
La neige collée sur mon visage quand on l’voyait glisser s’à côte et se rendre plus loin que tout le monde.
L’odeur de l’eau d’érable qui bouillait dans sa cabane douillette dans l’temps des sucres.
La fierté et la passion dans sa voix quand il nous contait ses exploits de génie dans les mines à Dowling.
Sa main sur la mienne quand on soupait et il me disait de regarder derrière moi, aux dindons sauvages dans la cour – et son sourire taquin quand je me retournais vers la table et je m’apercevais qu’il m’avait volé une betterave!
Mon grand-père réussissait à combiner une éthique de travail imbattable, un dévouement et une générosité infinis envers les plus démunis de sa communauté et en même temps une joie de vivre et un sens d’humour qui remontaient le moral de ceux et celles qui l’entouraient.
Les leçons de vie qu’il m’a montrées et sa façon de vivre m’inspireront à tout jamais.
Ta petite-fille Élaine
Montréal, le 8 avril 2010
Bonjour mon oncle Alvarez,
Peut-être êtes-vous surpris de recevoir cette lettre? C’est qu’il m’arrive à l’occason de penser à vous et à ma tante Huguette. Puis, un soir, j’ai lu ceci dans un livre:
« Cette année à Noël, si quelque chose vous rappelle quelqu’un, dites-le. Dites-le à ceux qui l’ont aimé et qui pensent souvent à lui. Dites-le tout simplement. »
Alors, je me suis dit: tu vas écrire à mon oncle Alvarez. Un petit mot tout simple, qui, je l’espère vous fera sourire.
Je conserve tout pleins de souvenirs d’enfance. Et dans les plus précieux: mes vacances d’été à Sudbury, chez mon oncle Alvarez et ma tante Huguette.
Dans mes souvenirs, ma tante Huguette faisait des desserts. Parmi eux, des Rice Krispies à la guimauve. Miam! Tandis que mon oncle nous faisait des tours de magie avec les cartes, wow! Il avait aussi des broches qui étaient toutes mêlées ensemble. Un vrai casse-tête. Seul mon oncle parvenait à les séparer!! C’est de la magie!!
Je souris en me re-mémorant ces magnifiques instants. Et c’est ainsi, à tous les Noël, lorsque je prépare pour mes enfants, de bons Rice Krispies à la guimauve de ma tante Huguette!!
Cindy Robert, nièce (fille d’Alda Fontaine)
Il n’avait pas entendu parler de l’Atelier sur le potentiel littéraire, mais ils l’ont appelé de Paris et lui ont payé le voyage. Ils avaient besoin de lui pour quelque chose de très important, semble-t-il. Alvarez, un ingénieur minier canadien qui a commencé à travailler à l’âge de onze ans en raison du décès du père de huit enfants, allait résoudre le plus grand problème des écrivains et mathématiciens d’œuvres littéraires au moyen de contraintes. Et Alvarez ne savait ni lire ni écrire.
Il était assis au milieu de la plus grande salle de l’atelier. Autour de lui, cinq hommes l’observaient en silence. Alvarez regarda chaque homme dans les yeux et ne reconnut visiblement personne. Partant de la droite: Italo Calvino, le talent d’écrire dans tous les styles au sein d’une même œuvre; Georges Perec, auteur de plus de trois cents pages sans la lettre «e»; Boris Vian, le polymathe admiré au niveau international pour sa façon d’écrire des romans et jouer la trompette, et les deux créateurs de l’atelier: le célèbre écrivain Raymond Q. et le mathématicien François Le Lionnais.
Raymond Q., les bras derrière le dos, se dirige vers Alvarez.
“Nous nous considérons des écrivains, des créateurs non conventionnels. Nous avons réussi à concevoir des labyrinthes de mots, de sons, de phrases, de paragraphes, d’algorithmes … et nous proposons des moyens de sortir de ces labyrinthes.”
“Des labyrinthes?”, demande Alvarez, confus.
“Des moyens de limiter l’écriture, aussi appelés constrictions”, ajoute Calvino. “L’idée est d’appliquer des restrictions à la manière d’écrire pour développer des manières inconnues de rédiger et de créer.”
Alvarez se frotte le front.
“Donc si je comprends bien, vous essayez de vous mettre au défi en tant qu’écrivains?”
“Exactement”, répond Vian.
“Mais je… je n’écris pas. Je suis ingénieur minier, pas plus” ajoute humblement Alvarez.
“Mais vous créez aussi de manière non conventionnelle, non?”, pose le mathématicien Le Lionnais en s’approchant de l’ingénieur.
“Voyons voir … quand quelque chose brise ou ne fonctionne plus à la maison, je le répare, la plupart du temps avec des outils que j’ai inventés. Ils n’ont pas de noms, ce ne sont que mes inventions”, explique Alvarez.
“Et c’est justement pourquoi vous êtes ici avec nous”, dit le mathématicien. “Nous allons terminer l’atelier sur le potentiel littéraire parce que nous ne pouvons pas trouver une autre façon originale de nous défier, de nous restreindre, de nous remettre en question, de nous motiver à écrire davantage.”
“Tout est déjà écrit”, ajoute tristement Perec. “Tous les lipogrammes imaginables, n’écrire qu’avec des onomatopées et des mots inventés, Raymond Q. avec ses cent milliards de poèmes en une seule œuvre (il faudrait plusieurs millions d’années pour tous les lire), écrire sans mots de plus de six caractères…”
“Il nous manque LA contrainte pour le texte final de l’Atelier » confirme Le Lionnais.
“Excusez-moi, vous me demandez quelque chose, mais je ne comprends pas”, dit Alvarez. « Je ne suis qu’un ingénieur. »
“Et nous ne sommes que des écrivains, mais vous êtes un ingénieur. Vous avez un esprit différent de celui de l’écrivain, vous avez la capacité de résoudre des problèmes… Et nous avons le problème le plus important de l’histoire de l’atelier. Si nous voulons écrire ce texte final, nous devons appliquer la contrainte la plus difficile pour tous les écrivains. Nous serions ravis d’obtenir l’avis du meilleur ingénieur”, ajoute Calvino.
Alvarez réfléchit. Il ne sait rien de l’art d’écrire …
« Pour moi, le plus grand défi a toujours été l’efficacité », souligne Alvarez. « J’essaie toujours d’en faire plus avec moins. Y a-t-il de l’efficacité dans l’écriture?”
Les cinq hommes s’échangent des regards.
“… Toki pona?”, demande Calvino aux autres.
“Est-ce possible … avec moins de 123 mots différents?”, demande Perec à son tour.
“Peut-être que oui, avec la nouvelle littéraire… ou la micro-nouvelle”, dit Vian.
“Mais qu’est-ce qu’on attend? Mettons-nous immédiatement au travail alors!”, exclame Le Lionnais.
Avant de quitter la pièce avec les autres, Raymond Q. se tourne vers Alvarez:
“C’est exactement ce dont nous avions besoin. Merci, Alvarez. Grâce à vous, nous avons la contrainte pour le texte final de l’atelier sur le potentiel littéraire.”
A mour pour les autres
L ‘humour et plaisanteries à volonté
V ouloir de se rassembler
A ide envers les plus démunis
R esponsable et aimable
E spoir, encouragement et prières
Z èle et ingéniosité
Ta fille Aline et sa famille
En ce jour de ton anniversaire, cher papa, l’inspiration m’est venue de t’offrir cette carte, provenant d’un orphelin ou une orpheline de guerre de Medjugorje, puisque tu es devenu, toi aussi, orphelin d’un papa à un jeune âge. Vois comment le ciel t’a béni malgré cette perte immense : une bonne épouse, de beaux enfants et petits-enfants, de bons amis, une bonne santé, des voyages et des découvertes. Tu as su pleinement t’épanouir avec tes multiples talents manuels et intellectuels, avec ton cœur généreux et avec tes gestes charitables. Merci, papa, d’être qui tu es… un homme de foi et de persévérance. Tout un modèle à suivre pour ceux qui manquent d’espérance en la vie.
Je t’aime, ta fille Carole
Année 2000
Cher Papa (Alvarez)
Notre jeune âge fut béni et épanouissant
De jeux, de voyages réjouissants
Et autres exploits très enrichissants
Combinés à de durs travaux épuisants
Les années d’adolescence furent un peu plus pénibles
Nos crises, nos discussions, aux décisions sensibles
Confrontées à ton autorité, sévérité et tes idées inflexibles
Le temps nous a rendus plus respectueux et compréhensibles
À l’âge adulte nous nous sommes tous établis
Chacun à sa manière selon sa propre vie
Voilà une famille ainsi agrandie
Grands-parents, enfants et petits enfants tous unis
On te remercie toi, mais aussi ton épouse, notre mère
De nous avoir accueillis en ce monde éphémère
Suivant vos croyances et vos valeurs disciplinaires
A suivre ou pas selon nos choix discrétionnaires
Oui, tu as de quoi d’être fier
Une nouvelle génération évolue sous l’ombre de tes prières
Et de ces nombreux souvenirs laissés derrière
En ce temps commémoratif, un premier anniversaire
Ta fille Sylvie
Tu es un type qui est travailleur et tout ce que tu fais, il faut que ce soit fait à la perfection. Quant tu entreprends quelque chose, tu vas jusqu’au bout. Tu as une âme d’apôtre,tu voudrais que tout le monde croit au Père, au fils et au St-Esprit et soit sauvé. Tu as de la patience pour certaines choses; pour d’autres, moins. C’est le courage qui baisse très vite parfois…Tu as beaucoup d’affection, tu pourrais en revendre si tu en étais capable. Il y en a pour tout le monde ici et, à la maison, chacun a sa part d’amour. Des fois, les défauts font surface mais les qualités l’emportent et tout s’éclaire en toi. Tu es beau pour moi.
Huguette, ton épouse
N’oubliez jamais, chers enfants, combien j’ai apprécié ce geste et aussi combien gros avez-vous fait gonfler mon coeur. Mes yeux ont pleuré de joie en voyant ceux qui sont venus de proche et de si loin pour nous.
Vous prouvez votre amour à une mère si bonne, qui comprend et qui veut aider chacun de vous par ses conseils, sa facilité de conversation et sa grande connaissance de tout et à un père qui parle très peu, qui est sévère et qui voudrait toujours appliquer ses lois, mais qui vous prie de lui pardonner car dans le fond du coeur vous ne saurez jamais comment grand est mon amour pour vous tous sans exception.
D’un amour de père, Alvarez
(Remerciement suite au 30e anniversaire de mariage)
Notes:
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https://alvarezgaulin.com
Crédits
Site web et éloge funèbre : Marielle Simon
Diaporama : Carole Gaulin
Lecture de l’éloge funèbre : Patrick Simon
Musique : Antoine Gaulin
Montage média : Isabelle Major
Copyright 2021 Marielle Simon
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